L’Hospitalisation à Domicile de l’AP-HP a reçu le 1er prix de recherche au congrès mondial d’Hospitalisation à Domicile, qui s’est tenu à Madrid les 6 et 7 avril 2019. Sur les 99 projets de recherche présentés au niveau mondial, les 6 projets qui représentaient la France émanaient de l’HAD AP-HP.
Le 1er prix a récompensé une étude menée par le Dr Bénédicte MITTAINE-MARZAC, pharmacienne au sein du Pôle PUI-Logistique dirigé par le Dr Laurent HAVARD. Cette étude est menée conjointement avec le Dr Matthieu de STAMPA et par le Pr Philippe AEGERTER de l’unité 1168 INSERM Vieillissement et Maladie Chronique (VIMA). Cette étude porte sur les caractéristiques cliniques et le profil des patients atteints de myélome multiple et hospitalisés en HAD. Le myélome multiple est la 2ème maladie hématologique maligne en fréquence après le lymphome non hodgkinien, avec 2/3 des patients âgés de plus de 65 ans au moment du diagnostic. Certains patients bénéficient d’une prise en charge en HAD pour l’administration de leur traitement en complément de la prise en charge en établissement MCO. Cette étude montre que sur les 536 patients hospitalisés à domicile pour l’administration de leurs anticancéreux injectables en 2015, les 169 patients atteints de myélome multiple étaient des patients autonomes, avec peu de comorbidités, traités dans leur lieu de vie, principalement en 1ère ligne de traitement, vivants pour 124 d’entre eux sans aidant.
Deux autres travaux ont également été présentés sur les anticancéreux injectables par l’HAD AP-HP : la première montrait la faisabilité des perfusions intra-veineuses de Daratumumab en HAD en complément de la prise en charge en établissement MCO chez les patients atteints de myélome multiple, avec 25 patients traités depuis 2017 à l’HAD AP-HP. Cette étude a été menée par le Dr Arsène ZOGO, pharmacien à l’HAD AP-HP et le Dr Laurent FRENZEL, hématologue à l’hôpital Necker. La seconde étude portait sur la minimisation des coûts menée par le Dr Marion GROUVEL, pharmacien à l’HAD AP-HP en partenariat avec le Pr DURAND-ZALESKI, responsable de l’URC Eco- AP-HP, dans la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein et traitées par Trastuzumab par voie sous-cutanée en alternance avec l’hôpital de jour. L’étude montrait une réduction des coûts de 24,2% par rapport à une prise en charge uniquement en Hôpital de Jour avec un niveau élevé de satisfaction des patientes.
L’HAD de l’AP-HP a présenté un travail descriptif sur la prise en charge des patients adultes en soins palliatifs. Ce travail réalisé par le Dr Laure BOISSERIE-LACROIX, interne de santé publique et les Drs Matthieu de STAMPA montre que les patients en soins palliatifs étaient plus âgés, entraient plus souvent via le domicile, séjournaient moins longtemps et décédaient davantage à domicile comparativement aux patients hors soins palliatifs. Ils présentaient majoritairement une pathologie cancéreuse et recevaient des soins techniques fréquents, comme les nutritions artificielles (12.2%) et les chimiothérapies (8.7%). Les patients les plus âgés, de même que les résidents d’EHPAD décédaient davantage à domicile indépendamment de leur pathologie principale. Cette étude a été publiée en 2017 .
D’autre part, une étude réalisée par le Dr Margaux GENTIN, interne de de Santé Publique, Odile MARQUESTAUT et Matthieu de STAMPA a été présenté et concernait les caractéristiques cliniques, les modalités d’intervention et la complexité des soins des patients âgés en HAD. Ce travail a été accepté pour publication en 2019 dans la revue de santé publique, montre que les patients âgés en HAD avaient une moyenne d’âge de 84 ans, avec 48% de femmes, 26% vivaient seuls et 96% avaient un aidant qui présentait des difficultés dans 1/3 des cas.
Les patients étaient poly-pathologiques avec des difficultés cognitives dans 68% des cas et des incapacités fonctionnelles fréquentes. Une large majorité se déclarait douloureux et 52% présentait une situation clinique instable. Les modalités d’interventions étaient polyvalentes (pansements complexes, soins de support et soins palliatifs) avec des soins techniques fréquents et mobilisaient plus de 3 professionnels dans 80% des cas. Enfin, les soins avaient un haut niveau de complexité dans 74% des situations.
Enfin, un travail sur le vécu des aidants et des patients en HAD a été présenté et mené par les Drs Hélène ROSSINOT, interne de Santé Publique, Odile MARQUESTAUT et Matthieu de STAMPA. Ce travail montre que l’HAD est méconnue par les patients et les aidants avant l’admission mais avec une perspective positive. Le rôle des aidants est multitâche en HAD mais supportable avec l’aide des soignants. Le retour à domicile est vécu comme positif par les aidants et les patients en lien avec la qualité des soins et l’amélioration de la sphère psychologique mais avec la contrainte des horaires de passage. La relation aidant-patient est fragilisée par la maladie du patient et du fait des soins qui se déroulent sur le lieu de vie du patient. Ce travail est accepté pour publication dans le BMC Health Service Reseach en 2019.